Histoire écrite par Valentin Dubrulle
Tic-Toc était un petit réveil rond comme une pomme, avec deux clochettes en métal et des aiguilles toutes fines qui tremblaient quand il réfléchissait trop.
Il vivait sur la table de chevet de Malo, un enfant qui allait à l’école, faisait du foot, apprenait les tables de multiplication… et rêvait très fort la nuit.
Chaque matin, à 7h00 précises, Tic-Toc sonnait.
DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIING !!!
Et chaque matin, Malo gémissait, tirait la couette sur sa tête et disait :
— « Encore cinq minutes, Tic-Toc… juste cinq petites minutes… »
Et Tic-Toc se sentait coupable.
Coupable d’interrompre un rêve.
Coupable de casser le silence.
Coupable de bousculer le matin, sans demander si le rêve était fini.
Un jour, il en eut assez.
Il décida que demain, il ne sonnerait pas.
Ou du moins… pas tout de suite.
Le lendemain, à 7h00, il se retint.
Il bloqua son ressort.
Il étouffa son DRING au fond de lui.
Et Malo, dans son lit, se mit à sourire doucement.
Il rêvait qu’il volait sur un cerf-volant géant au-dessus d’une mer de bonbons.
Qu’un chat pirate lui offrait un trésor.
Et qu’une baleine chantait pour l’encourager.
Tic-Toc ne voulait pas gâcher ça.
Alors il attendit.
7h05.
7h15.
7h30…
À 7h42, Malo s’éveilla de lui-même.
Il s’étira, bâilla, et dit :
— « Waouh… j’ai fini mon rêve cette fois. »
Et il sourit à Tic-Toc.
Pas en râlant. Pas en courant. Juste… heureux.
Tic-Toc sentit ses aiguilles frissonner de fierté.
À partir de ce jour, Tic-Toc se donna une mission secrète :
Repérer les vrais beaux rêves,
et leur laisser un peu plus de temps.
Parfois il sonnait pile à l’heure.
Mais parfois… il trichait un peu.
Pour que le rêve ait le temps de dire au revoir.
Et Malo, sans vraiment comprendre pourquoi, se réveillait de plus en plus souvent en souriant.