Léo, le Lit Qui Adorait les Histoires du Soir

Léo, le Lit Qui Adorait les Histoires du Soir

Histoire écrite par Valentin Dubrulle

Léo était un lit.
Un vrai lit d’enfant :

  • Matelas moelleux,
  • draps à rayures,
  • oreiller qui sentait la lessive… et un peu les rêves.

Mais ce que Léo aimait par-dessus tout,
bien plus que les doudous ou les ronflements,
c’était les histoires du soir.


Chaque nuit, dès qu’un livre s’ouvrait,
Léo retenait son souffle (s’il en avait eu un).
Il écoutait chaque mot, chaque phrase, chaque point.

Quand il entendait « Il était une fois… » il frissonnait.
Quand on disait « le dragon apparut », il se raidissait.
Quand on chuchotait « et ils vécurent heureux », il fondait.

C’était son moment préféré.


Mais un soir, l’histoire ne vint pas.

L’enfant était fatigué.
Les paupières trop lourdes.
La bouche trop pleine de bâillements.

Le livre resta fermé sur la table de chevet.
Et Léo, le pauvre Léo, resta éveillé.

Il attendit.
Espéra.
Mais le silence s’installa.

Alors, très doucement, il tenta quelque chose…


Il se racla les lattes.
Se concentra.
Et, dans un froissement discret de draps… il inventa sa propre histoire.

Pas avec des mots, non.
Avec des secousses légères, comme des sabots de cheval.
Des ondulations, comme un tapis volant.
Des frissons, comme un passage dans une forêt magique.

Et dans son sommeil, l’enfant sourit.
Il rêva d’un éléphant qui volait avec des ballons.
D’une fusée en guimauve.
D’un train qui allait au pays des livres.


Depuis ce jour, même quand aucune histoire n’est lue,
Léo en invente.

Parfois, il en chuchote une au matelas d’à côté.
Parfois, il fait rêver les oreillers.
Et surtout, chaque soir, il attend qu’un livre s’ouvre, avec tout son cœur de sommier.

Car un lit qui aime les histoires,
c’est peut-être ce qui les rend encore plus magiques.

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