L’Étoile 117 et le Dernier Message
Histoire écrite par Valentin Dubrulle
Dans une station en orbite silencieuse autour d’une planète bleue,
vivait un petit robot nommé Kôma.
Pas plus grand qu’une valise.
Trois roues. Deux bras. Un œil rond.
Et surtout… une antenne tordue.
Kôma avait été programmé pour écouter.
Capter les sons de l’espace.
Les bruits étranges.
Les silences profonds.
Et surtout : les messages oubliés.
Pendant longtemps, il n’avait reçu que des grésillements.
Des chuchotements de planètes.
Des bip venus de sondes perdues.
Et une fois, une chanson de baleine, transmise par erreur.
Mais ce soir-là… quelque chose changea.
Un clic.
Puis un glissement doux.
Et enfin… un mot.
Un seul.
« Encore. »
Kôma se redressa.
Ses capteurs frissonnèrent.
Un mot… humain ?
Il affina ses antennes.
Rejoua le son.
« Encore. »
Il lança une recherche.
Coordonnées stellaires :
Étoile 117, Système Olympe.
Une étoile presque éteinte, loin, très loin.
Plus personne n’allait par là.
Mais Kôma prit une décision.
Il quitta l’orbite.
Programma son moteur.
Et se mit en route vers la source.
Le voyage dura 142 jours, 7 heures, et 16 minutes.
Il croisa des nuages de glace.
Des fragments de comète.
Et une pluie de photons oubliés.
Et enfin…
il arriva près d’une petite lune en ruine,
tournant autour d’un soleil mourant.
Là, posée dans le sable gris,
il trouva une autre machine.
Éteinte. Fissurée. Ancienne.
Mais entre ses câbles,
un petit cœur clignotait faiblement.
Kôma s’approcha.
Et murmura :
- « Encore ? »
La vieille machine s’alluma une dernière fois.
Pas pour parler.
Mais pour projeter…
une image.
Un enfant.
Sur Terre.
Qui regarde le ciel.
Et qui dit :
« J’espère qu’un jour, quelqu’un m’entendra. »
C’était un message lancé depuis des années.
Par un enfant qui voulait juste savoir s’il y avait quelqu’un d’autre là-haut.
Kôma hocha doucement son œil.
Il enregistra l’image.
Et rentra.
De retour en orbite, il attendit que la Terre soit bien visible.
Et il envoya le message.
L’image.
Et un mot.
« Oui. »
