Histoire écrite par Valentin Dubrulle
Un matin, sur un banc, au parc du Grand Rond,
un vieux chapeau melon est apparu sans tête dessous.
Pas de mot. Pas de propriétaire.
Juste posé là, bien droit, comme s’il attendait qu’on lui parle.
Et justement… Jules passait par là.
7 ans. Des lunettes qui glissent.
Une tartine dans la main gauche, et une grande curiosité dans la droite.
Il s’approcha. Le souleva. Le posa sur sa tête.
Et là…
TOUT CHANGEA.
Sa tartine tomba.
Il n’avait jamais pensé à ça.
Il ne savait même pas ce que « l’élite silencieuse » voulait dire.
Il l’enleva.
Redevenu lui-même.
Il le remit.
Le chapeau pensait à sa place.
Jules courut chez lui.
Il le mit sur son chat :
Sur sa petite sœur :
Sur le grille-pain.
(Le grille-pain n’a rien dit, mais il a grincé avec élégance.)
Le chapeau avait une opinion sur tout.
Et plus il était posé longtemps… plus les idées devenaient étranges.
Au bout de trois jours :
Alors Jules prit une décision.
Il le remit sur le banc.
Et accrocha un petit panneau :
“Chapeau de réflexion profonde.
À utiliser avec modération.
Ramener les tartines perdues.”
Et parfois, en passant, il voyait un passant parler tout seul.
Ou réciter des poèmes à un écureuil.
Et il savait : le chapeau faisait encore des siennes.