Milo, le Chien qui Veillait la Nuit

Milo, le Chien qui Veillait la Nuit

Histoire écrite par Valentin Dubrulle

Il était une fois un petit village perché au sommet d’une falaise, entouré de brume presque toute l’année. Les habitants disaient souvent, en baissant la voix :
« Fais attention en rentrant tard… Milo veille. »

Mais personne n’avait peur.
Car Milo n’était pas un fantôme ordinaire.
Il était un chien fantôme. Et il protégeait le village.

Personne ne savait vraiment d’où il venait. Certains racontaient qu’il avait été le fidèle compagnon d’un pêcheur, disparu lors d’une grande tempête. D’autres disaient que Milo appartenait aux étoiles elles-mêmes, envoyé pour veiller sur ceux qui avaient un cœur pur.

Chaque nuit, quand la brume descendait et que les lanternes vacillaient, Milo apparaissait. On voyait parfois, au détour d’une ruelle, ses petites pattes lumineuses marquer le sol. Ou bien une truffe humide et brillante frôler une main endormie.

Milo passait sans bruit entre les maisons, grimpait sur les toits, descendait jusqu’au port.
Il reniflait l’air, s’assurait que tout était paisible.

Mais une nuit, une chose étrange arriva.

La grande cloche du village, qui ne sonnait que pour prévenir d’un danger, se mit à carillonner toute seule. Les volets claquèrent. Le vent siffla. Et la brume, d’ordinaire douce, devint épaisse comme du coton.

Les habitants, terrés chez eux, entendirent alors un grand aboiement, clair et puissant, résonner dans tout le village.

Milo était en alerte.

Suivant ses empreintes lumineuses, une petite fille du nom de Livia osa sortir de chez elle. Elle n’avait pas peur. Elle savait, comme tous les enfants du village, que Milo ne la laisserait jamais seule.

Au bord de la falaise, elle vit une ombre énorme, sombre, qui essayait d’avancer vers les maisons. Ce n’était pas un monstre… c’était la peur elle-même, formée par toutes les inquiétudes oubliées des adultes.

Mais Milo bondit.

Sa lumière grandit, enveloppant l’ombre. Avec un dernier aboiement, il fit éclater la peur en mille petites gouttes de lumière qui tombèrent comme des lucioles autour du village.

La brume redevint douce. Le vent se calma. Et la cloche s’arrêta.

Livia sourit. Milo vint frotter sa tête contre sa jambe, invisible mais pourtant bien là. Puis, tout doucement, il s’effaça dans la nuit, laissant derrière lui une trace brillante en forme de patte.

Depuis cette nuit-là, quand la brume est particulièrement dense, certains disent qu’on peut voir briller un collier de lumière se promener près des chemins…
Et si tu tends l’oreille, peut-être entendras-tu un petit wouf joyeux, juste pour te dire :
« Tout va bien, je veille sur toi. »

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