Violette, la Petite Voiture Qui Voulait Voir la Lune

Violette, la Petite Voiture Qui Voulait Voir la Lune

Histoire écrite par Valentin Dubrulle

Violette était une petite voiture pas tout à fait comme les autres.

Pas une voiture de course.
Pas une voiture de ville.

Non.
Violette était une voiture rêveuse, toute ronde et peinte en violet doux, avec des phares qui brillaient comme des étoiles.

Chaque soir, garée au bord d’un vieux chemin de campagne, elle regardait la lune se lever, tout en haut du ciel.

Et dans son moteur minuscule, une idée s’était installée :
« Moi aussi, je veux voyager là-haut. »


Un matin, portée par un souffle de vent tiède, Violette décida de partir.

Elle remplit son coffre de choses précieuses :

  • Une boussole cabossée,
  • Une carte du monde dessinée à la main,
  • Et un sandwich au miel (au cas où, même les voitures ont un petit creux dans les grandes aventures).

Elle salua les fourmis du bas-côté, mit ses essuie-glaces en position « au revoir », et démarra.


Le voyage fut extraordinaire.

D’abord, elle roula sur des routes de nuages tissées par des araignées du matin.
Ses pneus ne faisaient aucun bruit, juste un doux chouff chouff dans le coton blanc.

Puis elle traversa une forêt de lucioles, où la lumière clignotait comme des milliers de feux de route minuscules.

Elle grimpa une montagne en escaliers, où chaque marche était plus haute que la précédente.
À chaque bosse, elle riait toute seule :

— « Vrrr, encore un effort ! »

Elle traversa un pont suspendu sur une mer d’étoiles, où de petits poissons de lumière sautaient à côté d’elle.

Mais plus elle avançait, plus la lune semblait loin.


Un soir, au sommet d’une colline si haute que même le vent était fatigué, Violette s’arrêta.

Elle regarda la lune, énorme et brillante, et soupira :

— « Je ne pourrai jamais t’atteindre… »

C’est alors qu’une vieille montgolfière tomba du ciel en tournoyant doucement.

À son bord, un vieil ours en casquette de pilote lui fit signe :

— « Besoin d’un petit coup de patte ? »

Sans hésiter, Violette roula à bord de la montgolfière.

Ensemble, ils s’élevèrent dans le ciel.

Plus haut.
Plus haut encore.


Ils frôlèrent les étoiles qui chantaient comme des clochettes.
Ils saluèrent les comètes filantes.
Ils dansèrent dans le silence doux de l’espace.

Et enfin, au bout de leur voyage, Violette toucha du bout de son capot… un morceau de lune.

C’était tiède.
C’était moelleux.
C’était exactement comme elle l’avait rêvé.


Quand elle redescendit sur Terre, Violette n’était plus tout à fait la même.

Désormais, chaque fois qu’elle démarrait, un petit éclat de lumière lunaire vibrait dans son moteur.

Et ceux qui croisent, au détour d’un chemin perdu, une voiture violette dont les phares semblent cligner d’un clin d’œil complice…
savent que certains rêves roulent plus loin que les routes.

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