Polo, le Ballon Qui Avait le Vertige

Histoire écrite par Valentin Dubrulle

Polo était un ballon de baudruche rouge, gonflé juste ce qu’il faut.
Ni trop tendu, ni trop flasque.
Un ballon d’anniversaire, tout simple, avec un joli nœud à la base et un grand rêve : être aimé.

Mais voilà…

Polo avait peur de monter trop haut.

  • « Et si le vent m’emmène trop loin ? »
  • « Et si je me perds dans les nuages ? »
  • « Et si je pète contre un fil électrique ou un coin de lune ? »

Les autres ballons, eux, adoraient s’envoler.

  • « À nous les sommets ! » criait un ballon vert en forme de dinosaure.
  • « Cap vers la stratosphère ! » chantait un ballon étoilé.

Mais Polo restait accroché à la chaise d’enfant, à la table du goûter, ou mieux encore… à une toute petite main.


Le jour de la fête, les enfants couraient partout, les ballons s’agitaient dans le vent.

Et puis…
une bourrasque.

FLFFFT !

Plusieurs ballons s’envolèrent, portés par les cris de joie.

Mais Polo, attaché au poignet d’une petite fille nommée Louna, tira fort sur sa ficelle.

  • « Pas moi. Je veux rester là. À hauteur de rire, pas de nuage. »

Et Louna, sans vraiment savoir pourquoi, serra un peu plus fort sa ficelle.
Elle regarda Polo dans les yeux (même s’il n’en avait pas vraiment) et dit :

  • « T’inquiète pas, je te tiens. »

Ce jour-là, Polo ne s’envola pas.

Mais il fit des bonds avec Louna.
Il dansa, il vibra, il rigola.
Il connut des câlins, des chansons, des gâteaux écrasés, et même un bisou (collant, mais très sincère).

Et le soir venu, au moment d’aller se coucher, Louna attacha Polo à sa lampe de chevet.

  • « Bonne nuit, p’tit ballon. »

Et Polo, même sans bouche, pensa très fort :

  • « Je suis à la bonne hauteur. »

Depuis ce jour, Polo n’a jamais visité les étoiles.

Mais il est devenu le ballon le plus câlin, le plus fidèle, le plus photographié des anniversaires.

Parce que parfois, rester près du cœur vaut mieux que voler trop loin.

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