Le Laboratoire du Professeur Bazar

Le Laboratoire du Professeur Bazar

Histoire écrite par Valentin Dubrulle

Dans un coin du collège Jules-Falabraque,
il y avait un local qu’on n’ouvrait plus.

Une porte qui grince,
une odeur de vinaigre et de chewing-gum fondu,
et une plaque rouillée :

“LABORATOIRE DE CHIMIE – Pr. BAZAR (éviter de respirer trop fort)”


Le professeur Bazar avait disparu un jeudi matin
en criant :

  • “Eurêka ! Oups. Peut-être trop d’eurêka.”
    Et plus personne ne l’avait revu.

Mais un jour, Lila, élève en retard (comme souvent),
chercha un raccourci… et poussa la mauvaise porte.


À l’intérieur :
des fioles qui bullaient toutes seules,
des liquides qui remontaient les tubes,
et un canard en gélatine qui répétait :

  • “N’ajoute pas le violet ! Jamais le violet !”

Et au fond…
un carnet,
et une paire de lunettes avec des moustaches collées.

Lila s’approcha.

Le carnet s’ouvrit tout seul :

“Formule d’inversion bouillonnante — attention à l’ordre des ingrédients ou tu deviens une chaise.”


…Tu devines la suite.

Lila était curieuse.
Pas très prudente.
Et surtout… elle voulait voir ce que ça faisait.


Elle mit le jaune. Puis le bleu.
Puis elle hésita…

Puis elle mit le violet.

BOUM-PLAF-ZZWWOOP !


Quand la fumée retomba,
le carnet riait.
Le canard disait “Je l’avais dit.”

Et Lila…
était devenue transparente.

Pas invisible.
Juste… entièrement en verre.

Elle brillait comme une bouteille.
Elle sonnait comme une flûte quand elle éternuait.
Et surtout… elle voyait les réactions chimiques autour d’elle.

Les molécules qui se saluaient.
Les bulles qui discutaient.
Les atomes qui dansaient en spirale.


Après deux jours d’expériences,
trois nouvelles formules,
et un sandwich moléculaire,
elle réussit à redevenir normale.

Mais depuis…
elle revient parfois,
en cachette,
avec son propre carnet.

Et sur la porte, elle a ajouté :

“Pr. Lila-Bazar, apprentie alchimiste.
Si ça fume, c’est que ça marche.”

Quelques histoires :