La Route des Vents Invisibles

Mission Ornithorynque !

Histoire écrite par Valentin Dubrulle

Le professeur Lucien Malabar n’était pas un chercheur comme les autres.
Il n’avait pas de blouse blanche, ni de laboratoire rempli de tubes.
Non, lui, il portait une casquette de terrain, un carnet en cuir abîmé,
et une veste avec des poches pleines de miettes de biscuits.

Sa mission : découvrir les secrets des animaux étranges,
oubliés, ou trop timides pour passer à la télé.

Et aujourd’hui, il avait traversé la moitié de la planète pour en trouver un.

Un animal à bec de canard,
à queue de castor,
et à pattes palmées,
mais qui… pondait des œufs.

Un animal qui nageait, fouinait, et détectait les courants électriques.

Un animal qui avait un nom presque rigolo :

l’ornithorynque.


Le professeur Malabar marcha des heures dans la forêt australienne.
Il longea les rivières. Évita un kangourou grincheux.
Se fit piquer par trois moustiques géants.

Mais enfin, il arriva au bord d’un petit ruisseau calme.

Il installa sa cachette :
un sac de couchage camouflé, une paire de jumelles,
et une boîte de gâteaux. (très importante pour réfléchir.)

Puis il attendit.


Et soudain…

plop.

Quelque chose avait bougé dans l’eau.

Un bec…
Des bulles…
Une queue plate…

C’était lui !

Le professeur ouvrit grand ses yeux.
Et son carnet.


L’ornithorynque nageait en zigzag.
Il fermait les yeux sous l’eau.
Mais il avançait comme s’il voyait tout.

  • « Incroyable ! » murmura le professeur.
  • « Il utilise des capteurs électriques dans son bec pour sentir les mouvements ! »
  • « C’est un détecteur vivant ! »

Puis il le vit plonger…
et ressortir avec un ver.

Et là, il entendit une sorte de groumph.
Un petit râle agacé.

L’ornithorynque le regardait.
Il s’approcha.
Pas fâché. Juste… curieux.


Alors le professeur Malabar fit ce que très peu d’humains avaient fait avant lui.

Il tendit un biscuit.

L’ornithorynque le renifla…
puis plongea dans sa poche.

Il ressortit un caillou brillant.

Un échange.
Comme pour dire : « D’accord. Mais maintenant, tu gardes le secret. »


Le professeur Malabar referma son carnet.
Pas un mot de trop.
Pas un mot de moins.

Et le soir, autour du feu,
il raconta cette rencontre aux étoiles.

Mais jamais, jamais, il ne dit il avait trouvé son ami.

Parce que certains mystères…
gagnent à rester un peu flous,
un peu sauvages,
et beaucoup magiques.

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